Genève en français, "Genf" en allemand et "Ginevra" en italien, c'est la plus importante agglomération urbaine de Suisse romande et "la plus petite des grandes capitales" comme le clame son slogan. Ville chef-lieu du canton auquel elle a donné son nom, Genève s'épanouit dans un décor résolument rural tout à l'ouest de la Suisse ; on s'étonne toujours de rencontrer une ville après tant de champs et de forêts au bord de l'autoroute.
Emprisonnée entre le Salève et le Jura, Genève au cœur de sa vallée, est une ville d'eau. Son nom le rappelle : "Gen", du celte "la bouche" et "Ava", "l'eau" ; le Rhône et l'Arve la traversent et rejoignent le Lac Léman.
Les beaux quartiers longent la pointe de ce lac mythique, qui devient toujours plus fine. Genève est tellement associée à cette longue étendue d'eau que ses habitants parlent parfois du "lac de Genève" (ce qui fait tressaillir les Vaudois qui occupent la majorité de ses rives). En anglais d'ailleurs, la traduction n'a pas vraiment tenu compte des sensibilités vaudoises, "Lac Léman" se dit "Lake Geneva" !
La vieille ville de Genève est remarquable. Dans ce labyrinthe de ruelles pavées s'échappent des notes d'orgue de barbarie, quelques rires sur les terrasses, le chant nostalgique d'un vieux manège en bois. Seuls les établissements les plus chics y ont une vitrine, soigneusement décorées pour attirer l'œil du passant.
Restaurants, antiquaires, libraires, prêt-à-porter, horlogers, bijouteries ; les boutiques se regroupent sur la très " in " Rue de Rive, la 5e Avenue genevoise. Il n'est pas rare d'y croiser de prestigieux avocats de la place genevoise ou certains présentateurs vedettes de la Télévision suisse, qui courent s'y acheter un sandwich pendant la pause de midi. Ne dit-on pas que les Suisses "fichent une paix royale à leurs célébrités" ? C'est encore plus vrai à Genève, " Rome protestante ", ville de tradition calviniste où la réserve fait partie du savoir-vivre. Pour preuve, un "chemin des célébrités locales" serpente la vieille ville, sur les pas de Franz Liszt, Jean-Jacques Rousseau (une île porte d'ailleurs son nom en hommage), Ferdinand Hodler ou Michel Simon. Au bout de la Grand'Rue, l'Hôtel de Ville accueille en fait les autorités cantonales (et non communales).
L'office du tourisme propose des cassettes audio didactiques à la découverte de la vieille ville de Genève, le parcours débute au pont de l'Île (10FS).
Incontournable, la promenade romantique de la Treille serpente les fortifications Sud de la ville où le marcheur peut se reposer un instant sur un interminable banc en bois, le plus long du monde paraît-il (126m.) et observer la vue sur le riant Parc des Bastions. Apprécié pour son généreux ombrage, c'est là aussi que se trouve le marronnier officiel de Genève dont l'éclosion du premier bourgeon, étroitement surveillé par l'huissier de l'Etat, marque le début du printemps (toujours plus précoce à Genève qu'ailleurs en Suisse).
De l'autre côté du Rhône, la "Genève qui bouge" se retrouve dans le quartier chaud des Pâquis, où les dames de la nuit se postent au pied des bâtiments. C'est là aussi que se regroupent les bars les plus branchés de la ville. C'est le côté un peu moins calviniste de la nouvelle Genève...
Sur la jetée des Pâquis, à l'abri de son phare, se languissent les "Bains publics des Pâquis", endroit branché dès les premiers rayons printaniers jusqu'à l'été indien, où se presse la jeunesse dorée genevoise.
Même si les Genevois sont de fervents utilisateurs des transports publics, la ville est engorgée par le trafic automobile. Les places de parc blanches n'existent (presque) plus et les tarifs des parkings publics sont réellement inabordables. Le meilleur moyen de visiter la ville consiste alors à louer une bicyclette ou, mieux à se la faire prêter gratuitement.
Aujourd'hui, la petite ville de Genève connaît une grande renommée. Important point de rencontre des confrontations diplomatiques internationales, de grandes décisions y ont été prises au cours du siècle ; en 1954, la Conférence de Genève scelle le destin de l'Indochine et obtient la fin des tirs au Viêt Nam et le partage du pays en deux zones politiques autonomes. En 1993, Genève devient le théâtre de difficiles négociations sur l'avenir de la Bosnie, entre serbes, musulmans et croates.
Même Hergé y promena son héros "Tintin" dans "L'Affaire Tournesol". A l'Hôtel Cornavin, Tintin et son fidèle Haddock croisent leur cher professeur sans le voir. Tournesol séjourne alors dans la chambre 122 (qui n'existait pas), tandis qu'Hergé, avide de détails réels, s'installe dans la chambre 120 (qui existe vraiment, elle). Aujourd'hui, l'Hôtel Cornavin a recréé la chambre n°122 pour les nostalgiques du petit reporter belge… inscrivez-vous sur la liste d'attente ! Les autres pourront simplement se balader dans le hall de l'établissement et, au fond à gauche, observer la plus grande pendule d'horloge du monde. Haute de 30m, son balancier affiche une hauteur de 26 mètres ; cet exploit figure au "Livre Guiness des Records".