Notre nain de jardin fugueur, Peter, part aujourd'hui à la découverte du canton de Fribourg. Fribourg, un canton à la lisière de la Suisse allemande, où l'on parle les deux langues : le français et l'allemand. Même si le canton est petit, il offre une incroyable diversité de paysages : les Préalpes, en toile de fond et la riviera au bord des lacs de Neuchâtel et de Morat.
Morat, c'est notre première étape. Cette petite ville de 5000 habitants ressemble à une carte postale. Les maisons de pain d'épice, les géraniums aux fenêtres et le lac… tout y est. Le lac de Morat, c'est le plus petit des 3 lacs de la région. Avec ses 20km2, il est à peine plus étendu qu'une grosse flaque d'eau, mais il offre, en hiver, un abri bienvenu aux oiseaux migrateurs, qui y trouvent de la nourriture en abondance : il paraît que le lac cache beaucoup de poissons.
Morat, c'est l'une des rares villes fribourgeoises où les habitants parlent principalement l'allemand. Même si quelques romands vivent ici, ils ne représentent qu'un habitant sur 10. Alors naturellement, ici, on ne dit pas Morat, on dit Murten.
Notre voyage se poursuit à l'intérieur des terres fribourgeoises. Des champs, des vaches, puis des champs et des vaches : au premier coup d'œil, on s'aperçoit que Fribourg est un canton agricole, qui laisse beaucoup de place aux cultures … et aux vaches, bien sûr. Les célèbres vaches fribourgeoises. Noires et blanches, elles ne se démodent jamais et font la fierté de la région. Un vrai symbole.
Au milieu des champs et des forêts, voici la ville de Fribourg, la capitale du canton. Fribourg, c'est un coffret à bijoux qui cache des trésors… au détour d'une ruelle, dans une arrière-cour, à l'abri d'une arcade… de petits trésors historiques : là, une maison, ici une église ou là encore, une fontaine…
Celle-ci sort tout droit de l'imagination du célèbre artiste fribourgeois Jean Tinguely. En été, les enfants se baignent et en hiver, les jets d'eau sont figés par le froid, le spectacle reste grandiose.
Fribourg, comme le reste du canton, est une ville bilingue : on y parle aussi bien l'allemand que le français. Depuis toujours, une frontière naturelle sépare les deux langues : la Sarine.
Cette rivière traverse la vieille ville et divise littéralement la Suisse en deux : d'un côté, la Suisse romande et de l'autre la Suisse allemande. Les Suisses la surnomment, en rigolant, la "frontière de röstis", Röstigraben.
A Fribourg aussi, la Sarine servait autrefois de frontière. Sur la rive gauche, c'était les quartiers romands. Sur la rive droite, les quartiers suisse allemands. Même si aujourd'hui la différence n'est plus aussi marquée, Fribourg reste un bel exemple : ici, les wälsch et les bourbines s'entendent plutôt bien.
À Chiètres, le climat est tropical : entre 25 et 28°C toute l'année, une humidité de plus de 80%, des plantes inconnues chez nous et… plein d'animaux bizarres. Pas de doute, c'est la jungle !
C'est en pleine campagne fribourgeoise que le Papiliorama a posé ses deux grosses boules : elles semblent sorties tout droit d'un film de science fiction. Et oui, c'est ce qu'il faut pour reconstituer un petit coin de forêt tropicale. A l'intérieur, c'est le paradis des papillons exotiques, aux mille et une couleurs, il y en a plus de … espèces différentes.
La deuxième boule nous plonge dans l'univers fascinant des animaux nocturnes… Il est minuit en Amérique du Sud. Un clair de lune baigne l'obscurité, les prédateurs sortent. A l'intérieur du Nocturama, le rythme jour/nuit est inversé. C'est une occasion unique en Europe d'observer ces étranges créatures de la nuit.
La forêt tropicale nous livre ses secrets. Et si elle le fait, c'est pour mieux nous prévenir. Si personne ne fait rien, ces fabuleux habitats disparaîtront. Toutes les 2 secondes, un hectare de forêt tropicale est abattu. Le calcul est simple : la moitié de la forêt tropicale est déjà décimée et avec elle, de nombreuses plantes et autant d'animaux. En repartant, on se dit que décidément, l'homme est bête.
Après l'exotisme de Chiètres, retour à la réalité. Nous arrivons au pays du fromage. Gruyères est perchée sur une colline qui domine toute la région. On reconnaît de loin la silhouette de la ville, dominée de son illustre château.
La petite ville de Gruyères a donné son nom à l'un de nos fromages suisses le plus célèbre. Salé, demi-salé, doux, le gruyère se déguste sur un bout de pain ou … mieux, dans une fondue.
A Fribourg, la fondue, c'est une spécialité. Il y a bien sûr la traditionnelle fondue fribourgeoise, uniquement à base de vacherin. Mais avec Peter, on va goûter la fondue moitié-moitié : un peu de vacherin, un peu de gruyère, voilà qui s'annonce bien.
Après une bonne fondue, quoi de mieux qu'une petite marche pour digérer ? Ça tombe bien ! Là-haut nous attend le château de Gruyères et son étrange musée d'art fantastique.
Amateurs de science fiction et de créatures horribles, bienvenue dans ce musée consacré au maître du genre : HR Giger. C'est dans la tête de cet artiste suisse qu'est né, il y a 28 ans, Alien.
Dernier coup d'œil avant de repartir sur le très beau et très petit lac de Gruyères. Alors que les montagnes se fardent de rouge et d'orange, le lac s'assombrit, puis s'assoupit. C'est l'heure à laquelle les nains de jardin redeviennent… des nains de jardin.
Texte complet de l'émission "Coucou la Suisse - Canton de Fribourg"
Canton à cheval sur la frontière des langues française et allemande, c'est un exemple de cohabitation entre romands et alémaniques, même si les deux tiers de sa population s'expriment en français. De nombreuses facultés de son université enseignent dans les deux langues, certaines octroient des diplômes bilingues.
Région habitée dès les temps les plus reculés, des vestiges préhistoriques ont été découverts sur les rivages fribourgeois du lac de Neuchâtel et du plus petit lac de Morat.
En 1157, une ville s'y développe sous l'impulsion du Duc Berthold IV de Zaehringen. La légende raconte que lors d'une partie de chasse dans la région, le Duc perd son chemin et demande à un humble charbonnier de l'accueillir pour la nuit. A défaut de mieux, le charbonnier lui propose un abri sous deux sacs, l'un rempli de farine et l'autre de charbon. Le lendemain matin en se réveillant, les habits du Duc sont blancs d'un côté, noirs de l'autre. Il choisit donc avec humour un emblème similaire pour la ville qu'il s'apprête à fonder : un drapeau séparé en deux, noir en haut et blanc en bas. Aujourd'hui, ce sont les armoiries du canton de Fribourg (et non plus de la ville).
En 1481, le canton rejoint la Confédération suisse en tant que premier canton romand.
Ce long canton, le 8e plus grand de Suisse, s'étend au Nord des rives du lac de Neuchâtel, sur le plateau, jusqu'aux contreforts des Préalpes au Sud, dominées par le Moléson à 2003 m. d'altitude et le Vanil Noir à 2389 m. Traversé par la Sarine et la Broye, il ne compte qu'une petite étendue d'eau artificielle mais très dépaysante, avec ses eaux turquoises, le lac de Gruyères. Le canton de Fribourg est composé de 242 communes, réparties en sept districts.
Canton fractionné par les tumultes de l'histoire, plusieurs parties de son territoire sont enclavées dans le grand canton de Vaud, sur les rives du lac de Neuchâtel. A vocation résolument agricole en dehors de ses rares centres urbains, le canton de Fribourg cultive du tabac, des céréales, des fruits et un peu de vin. Plus au sud, les Préalpes accueillent sur ses flancs des troupeaux de vaches dont le lait servira à la confection d'un fromage à pâte dure qui fait la fierté de la région, le Gruyère.
Le canton de Fribourg conserve enfin quelques sympathiques traditions et fêtes populaires, comme la Bénichon, sonnant la fin des gros travaux agricoles, la Saint-Nicolas le premier samedi de décembre ou le carnaval fin février.
1'671 km2
232'000 habitants
Fribourg
Français (70%) et allemand (30%)